document et photos avec l'aimable concours du musée de l'ordre de la libération
François Tilly est né le 4 juillet 1910 à Morlaix
(Finistère).
Il embrasse, à 17 ans, la carrière maritime dans la
marine marchande. Elève mécanicien en 1927 il embarque successivement sur le Ponty,
sur L'Asie et sur le Winipeg en 1930.
Assistant mécanicien en 1934 il sert sur le Normandie,
puis sur le Vendémiaire en 1937.
Nommé chef mécanicien en 1938, François Tilly
participe à d'autres embarquements où ses connaissances en propulsion le font
apprécier de ses chefs.
Ingénieur mécanicien de 3e classe, il
sert, d'octobre 1939 à mars 1940, sur le pétrolier Saintonge. Affecté ensuite à la défense littorale du
Havre, il se porte volontaire lors de l'évacuation de la ville, le 12 juin
1940, pour assurer jusqu'au dernier moment le départ des retardataires. Resté
seul à son poste avec deux matelots, il détruit un cargo allié abandonné et
engage le feu avec des motocyclistes allemands arrivés en avant-garde.
Répondant à l'appel du général de Gaulle, il
parvient à s'évader de France le 19 juin 1940 pour rejoindre l'Angleterre.
Il est d'abord affecté, jusqu’à fin novembre 1940,
dans les services secrets britanniques. Du 23 novembre 1940 au 1er
février 1941, il sert sur le cuirassé Courbet à Portsmouth, comme
ingénieur mécanicien de 2e classe adjoint au chef du service des
machines.
En février 1941, il est chargé de former les
mécaniciens sur les avisos Amiens, Arras et Epinal. En
avril, il est affecté au 4e Bureau de l'armée de l'air et se voit
chargé spécialement de la réparation des avions français en Grande-Bretagne. Il
est aussi breveté officier mécanicien de la Royal Air Force.
Le 23 novembre 1941, François Tilly embarque sur la
corvette Renoncule en qualité de chef du service machines ; il
passe ingénieur mécanicien de 1ère classe le 1er janvier
1942.
Le 1er mars 1942, il est affecté, dans
l'aéronavale, au Groupe de chasse Ile-de-France des Forces aériennes françaises
libres comme chef du service moteur et de la cellule armement. Il se distingue
de nouveau par son sens de l'initiative et en se portant volontaire pour des
missions dangereuses. Il exécute avec succès trois missions spéciales dans des
conditions particulièrement périlleuses.
Le 1er janvier 1943, il est chargé de
l'école technique d'Emsworth pour la préparation des candidats aux divers
brevets de l'aéronautique. Puis il est envoyé aux Etats-Unis, à Jacksonville,
pour l'instruction technique du personnel français ; il assure 772 heures de
vol dont 67 heures de nuit.
Sur sa demande, il rejoint à Bizerte (Italie) le 18
avril 1944, le 1er Régiment de Fusiliers marins (1er RFM).
Commandant en second du 4e escadron du Régiment, il se distingue le
24 mai 1944 à Monte Leucio avant d'être blessé le 6 juin 1944 par éclat d'obus
à Tivoli. De retour au combat, il remplace le 18 juin un commandant de peloton
tué à l'ennemi et enraye une contre-attaque allemande en réussissant à conserver le carrefour
stratégique de Madonna delle Vigne.
Puis, après le débarquement de Provence à
Cavalaire en août 1944, il prend part à la libération du territoire national et
se distingue particulièrement en Alsace.
Les 24 et 26
novembre 1944, commandant d'un sous-groupement blindé, il participe activement
à la prise du Ballon d'Alsace malgré des contusions multiples occasionnées par
l'explosion d'une mine sautant sous lui. Le 28 novembre 1944, son commandant
ayant été évacué, il prend le commandement du groupement blindé et libère,
malgré une violente défense ennemie d'antichars et d'armes automatiques, les
villages de Wegscheid Kirchberg en faisant de nombreux prisonniers. Le 29
novembre, à la tête du groupement, il prend Langenfeld et Sickert, nettoyant
ainsi complètement la Vallée de la Doller jusqu'à Masevaux.
François Tilly
reste à la tête de son groupement blindés jusqu'à la victoire.
Quittant ensuite l'armée, il repasse dans la Marine
marchande et termine sa carrière comme ingénieur mécanicien principal.
Il est ensuite maire de Jumilhac-le-Grand en
Dordogne.
François Tilly est décédé le 16 avril 1983 à Limoges
où il a été inhumé.
■ Commandeur de la Légion
d'Honneur
■ Compagnon de la
Libération - décret du 7 mars 1945
■ Croix de Guerre 39/45 (4
citations)
■ Médaille de la Résistance
avec rosette
■ Médaille des Services
Volontaires dans la France Libre
■ Commandeur du Mérite Maritime